Collection Dominant Dominé. Juge D’Instruction (1/4)

Encore en retard, je pensais finir plus tôt, mais ces couillons de la pénitentiaire avaient oublié d’extraire le prévenu que je devais finir d’interroger.
Son avocat était bien là se frottant les mains.
Il savait que si le dossier trainait jusqu’à demain sans mise en accusation de son client, nous entrions dans un vice de procédure et nous aurions été obligés de le relâcher.
Ça m’est déjà arrivé, le mois dernier et par chance, il s’agissait d’un jeune prévenu qui avait fait sa première connerie susceptible de trois mois de prison et certainement avec sursis.
Aujourd’hui, il s’agissait d’un violeur plusieurs fois arrêté devant se retrouver aux assises.
Les gendarmes l’avaient pisté pendant des mois et nous savions que si nous le relâchions, que, ce serait pire, car il apprenait de ses erreurs.

Je m’appelle Victoire V.
On m’excusera de cacher mon nom, mais je traite des affaires avec des truands susceptibles de me poser des problèmes.
Victoire, beau cadeau de mes parents, surtout dans mon travail.
Je sais que dans mon dos, les avocats m’ont surnommés « Double V. »
Je laisse dire, je suis au-dessus de ça.
Bref, mon violeur est retourné dans sa cellule avec ses menottes et une belle accusation qui va le mettre à l’ombre pour des années.
Moi je suis en retard à mon rencard.

Feu orange, je vais pour freiner.
Trop tard, je vais pour accélérer.
Mince, une mémé s’engage sur le passage piéton.
Je braque, mais je sens que j’ai dû la toucher et je rentre dans l’avant de la voiture venue s’arrêter à ma hauteur.
Je me retrouve au milieu du carrefour.
Regardant dans mon rétro de côté, je vois la mémé se relever.
J’accélère.
Je sais mauvais réflexe surtout avec ma profession.
Je rentre chez moi, je téléphone à Augustin de mon retard.

Augustin est avocat dans le plus grand cabinet de notre cité.
Il m’a dragué il y a peu et j’ai répondu à ses avances et ce soir nous devions conclure.


C’est pour cela que j’étais furieuse et que j’ai fini par faire l’impardonnable.
J’analyse, la mémé, il semblerait qu’il y ait plus de peur que de mal.
L’avant de la voiture que j’ai touché, de la tôle sans plus.

• Victoire, j’ai essayé de te joindre, un de mes clients a fait une connerie et je suis parti pour l’assister.
On remet notre rendez-vous.

Tout ça pour ça, de rage je me couche sans manger.
Quelle heure est-il quand ça sonne à ma porte.
Si j’ai accepté le rendez-vous avec Augustin, c’est que ce matin nous sommes samedi et que j’espérais bien passer la matinée dans ses bras.

À 30 ans, jusqu’à maintenant, j’ai tout consacré à ma passion la loi.
Sortie troisième de l’école de la magistrature à Bordeaux, j’ai choisi d’être juge d’instruction dans la ville où je viens de commettre un délit.
Augustin aurait été le quatrième homme de ma vie, si l’on peut dire que Christophe mon pote d’enfance était un homme du haut de nos 17 ans quand-il m’a dépucelé.
Le deuxième, c’était encore dans ma ville avant Bordeaux.
C’était mon prof de sport qui pendant quelques mois m’a donné des cours particuliers de sport surtout en chambre.
Même si avec ma silhouette fine et mes boucles brunes pouvait m’en dispenser.
Bref, un coup de quelques mois suivi d’une séparation sans pleurer.
Une autre petite salope l’a intéressé dès la rentrée suivante.
Le dernier, c’est à Bordeaux qu’il m’a dragué sur la plage sur l’océan où j’allais de temps en temps me faire bronzer.
Je suis toujours bronzé, mais dans ma petite cour intérieure quand j’ai le temps de me reposer.
Luc, je le retrouvais dans sa villa de vacances sans savoir qu’il était marié et avait deux s.
Je l’ai découvert un jour où le rejoignant, j’ai vu une belle blonde jouer avec deux babins.
J’ai pris mon portable avec son numéro un seul mot « connard ».
Ça devait être assez explicite, car dans les jours et les semaines suivantes, il est resté muet.

J’ai repris mes études studieuses me permettant de sortir à la place que j’ai dit.

Revêtu de mon peignoir, je vais ouvrir persuadé que c’est Augustin qui arrive avec des croissants.

• Bonjours Double V, tu me reconnais !
• De quel droit vous venez chez moi, que vous m’appelez par mon surnom que me donnent mes collègues au tribunal.
Et pourquoi ce tutoiement ?
• Mais c’est comme au tribunal la dernière fois où je suis venu avec mon baveux pour une petite escroquerie, tu me prends de haut.
• Comment avez-vous eu mon adresse ?
• Tu sais poulette, des copains, j’en ai énormément, il m’a suffi d’appeler le bon et me voilà.
• Arrêtez de me tutoyer, je vais crier, un voisin appellera la police.
• Fait le, on va se marrer, tu te seras fichu dans leurs pattes, toute seule !
• Reconnais-tu cette plaque d’immatriculation ?
• Une voiture rouge avec comme plaque ES, ce doit être la mienne.
• Regarde, on voit bien le carrefour et même l’heure sur la place.
Et cette photo, tu reconnais.
Une mémé le genou écorché quand tu l’as fait tomber !
Toujours le carrefour et la pendule.
Cette dernière au carrefour où tu as commis un délit de fuite.
Oh, pas beau, ça, un délit de fuite pour une juge d’instruction.

Je commence à comprendre, Alex, l’homme que j’ai devant moi, je l’ai mis en examen avant-hier pour escroqueries aux assurances.
J’aurais pu être magnanime, il avait remboursé les sommes, mais le procès aura bien lieu, car j’ai poursuivi.

• Une autre, ça c’est nouveau pour toi, à la vitesse où tu es arrivée à ma hauteur, tu as dû sentir seulement le choc.
Aile blanche enfoncée avec peinture rouge.
La dernière photo, aile rouge enfoncée avec éraflure blanche, c’est bien ta voiture là devant, à oui, regarde la photo, j’ai bien cadré, la plaque.
ES, je t’évite la suite, c’est donc la tienne.
• Que tu m’offres un café Double V, à cette heure ça se fait.

Soit sans crainte, les femmes pour moi, elles se donnent.

C’est vrai qu’il est bien mis, il semble vouloir paquetiser, je sais que je suis coincée.
Il serait devant moi dans mon bureau, la carnassière juridique que je suis l’aurait dévorée toute crue avec de telles preuves.
Il est vrai que je commence à avoir une réputation, jusque dans la ville, d’une femme froide sachant préparer ses dossiers et qui demande toujours le maxi dans la plupart des affaires que j’ai à traiter.
Double V, la femme au chignon coupante comme une lame de rasoir,

• Entré, inutile que les voisins nous voient !
• C’est coquet chez toi, une chose que mon pote m’a dit.
C’est con, aucun petit copain dans les alentours !
Ici, tu sembles vivre, comme dans ton travail, une jeune femme aigrie.

Je lui sers un café, j’ai une machine à café programmé chaque matin, même le week-end.
Je bois beaucoup de café et comme certaines fois, j’amène des dossiers à la maison, j’en bois encore plus.
Au palais, Olga ma secrétaire me dit souvent.

« Victoire, vous allez finir par faire un infarctus à quarante ans si vous continuez à en boire autant. »

• J’ai eu raison de venir, ton café est très bon.
Tu es une jolie poulette.
Reste calme, je t’ai dit que les femmes elles se donnent à moi d’elle-même, mais laisse-moi voir, comment tu es faite tes cheveux tombant sur tes épaules.

Après que je l’ai servi et que je m’en sois versé une tasse, d’un geste, il m’a fait comprendre de s’assoir près de lui sur mon canapé.
Il enlève une à une les épingles retenant mes cheveux, les faisant tomber sur mes épaules.

• Tu es magnifique, c’est une idiotie de te durcir avec ce chignon, lève-toi et montre-moi ton corps.

Je suis entièrement à sa merci même si je me sens en danger pour mon intégrité physique.
Il a été très doux pour me défaire mon chignon.
Je me lève défait mon peignoir me montrant dans toute ma nudité.


• C’est parfait, tu vas plaire !
As-tu une robe du soir ?

Pour une soirée avec des amis, j’en ai acheté une que j’ai dans mon armoire.

• Oui, j’en ai une !
• Tu as compris, tu es obligée à accepter ce que je souhaite que tu fasses, sinon finit la magistrature.
Ce soir 21 heures, je serais devant chez toi, tu vas participer à une petite soirée entre amis.
Tu seras surprise et j’espère que tu passeras un bon moment.
Un dernier conseil, même si c’est une obligation.
Tu passeras ta robe dans la tenue ou tu es devant moi et tes cheveux dénoués...

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